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Témoignage Martin Bédard

Donner sans compter

Respirer. De la bactérie à la baleine, avec différentes stratégies soulignons-le, la respiration est l’acte le plus automatique, le plus inconscient, que nous effectuons pour vivre. Mon travail m’amène à côtoyer des patients, de tous âges, éprouvant des difficultés avec leur système respiratoire qui sont de passage en physiologie respiratoire, où ils auront à passer des examens.

Sur ma carte d’employé, j’aborde toujours mon épinglette d’Héma-Québec indiquant les jalons des dons de plasma ou de sang que j’ai fait, au cours des dernières années. Un tout petit accessoire qui suscite toujours de belles conversations, voire des confidences. Certains des patients que je côtoie m’ont confié avoir déjà reçu des transfusions de sang durant une opération ou avoir un membre de leur famille en reçoit sur une base régulière. D’autres m’expliquent recevoir des immunoglobulines chaque semaine ou à tous les mois.

Après chaque discussion, je suis frappé de plein fouet par cette vague de reconnaissance et de gratitude. Des « mercis » bien sentis qui permettent de prendre la pleine mesure de l’impact de mon geste.

Pourtant, je donne pour la simple et unique raison que j’aime donner. Tout simplement.

Avec les années, le don de plasma est devenu, en quelque sorte, un rituel. Chaque lundi, aussitôt ma journée de travail terminée, direction le centre Globule de Sainte-Foy. J’y passe un court instant à discuter avec le personnel et les autres donneurs tout en pensant toujours aux gens pour qui mon plasma leur sauve la vie.

Après mon don, je retourne à la maison, habité d’un profond sentiment de bien-être. Je sais que mon geste a un impact concret. Qu’à l’instar de la respiration, mon don de plasma donne la vie.   

Martin Bédard
Fier donneur de plasma et de sang

 

P.S. Pour la petite histoire, je cumule plus de 900 dons en un peu plus de trente ans. Et j’ai une peur redoutable des aiguilles.